La situation de l’Afrique, dans une mondialisation de plus en
plus prégnante, appelle à la mobilisation de toutes les
forces. ASFODEVH est un bon exemple de solidarité entre les
acteurs du Sud et du Nord, dans une relation de reconnaissance
mutuelle, pour constituer une véritable force de changement.
Aujourd’hui elle compte des « cellules » nationales
dans onze pays dont dix en Afrique et une en France, chaque cellule
pouvant comporter plusieurs sections.
L’orientation 3, votée lors de sa dernière
assemblée générale à Niamey en août
2008,
vise à restructurer le réseau dans la perspective d’une plus grande autonomie régionale
africaine. Dès janvier 2009, un Pôle d’Animation et de Formation, le PAF, a été mis
en place par les cellules africaines, animé par trois responsables africains (dont deux
femmes).
Le plan d’action du MAEE
Le Ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) a lancé un plan d’action en faveur de l’autonomisation des femmes et de l’égalité hommes-femmes, dans des actions de coopération au développement.
ONG | ASFODEVH |
Pays | Niger, Burkina, Togo, Mali, Bénin |
Thèmes |
Introduction de la transformation de la tomate et commercialisation de la sauce avec des groupements essentiellement féminins |
Partenaires Sud | Cellules ASFODEVH |
Bénéficiares | 42 groupements, 3580 femmes |
Public concerné
- les groupements encadrés par les cellules dont les
membres exercent des activités, notamment agricoles,
- tout groupement qui en serait demandeur, aussi bien en ville que dans les zones rurales, même les plus reculées.
Le projet de transformation de tomates en sauce poursuit quatre objectifs principaux
- soutenir une recherche de souveraineté alimentaire par une
valorisation des produits locaux et la construction d’une
filière
- faire accéder des femmes à l’autonomie
financière et à la responsabilité citoyenne en
coopération avec les structures existantes et dans une relation
équitable avec les hommes
- procurer aux acteurs de terrain une formation globale et «
accompagnée » visant le développement personnel et
collectif autant que la performance technique ou
économique
- mettre en place des réseaux de formation réciproque, de coopération et d’entraide.
La filière Tomates
Le projet a pour objectif principal de permettre aux groupements
des localités choisies de s'approprier une technique
simple et efficace de conservation de la sauce tomate par un
système de pasteurisation, d’avoir de la tomate dans leurs
foyers et sur leurs étalages toute l’année.
Le projet réduira les pertes excessives de tomates que
connaissent les maraîchers aujourd'hui.
Bien que simple, cette technique a besoin d'être acquise. Le
choix qui est fait est de former d'abord dans chaque pays des
formateurs ainsi que des accompagnateurs. Les nouveaux formateurs et
les nouvelles formatrices locaux auront en charge de continuer ces
formations techniques, auprès de groupements, mixtes et
féminins, dont certains sont déjà
accompagnés par leurs cellules. Les formateurs et formatrices
ASFODEVH assureront en même temps des formations à la
gestion. Ils et elles auront en charge d'accompagner les membres de
leurs groupements et les autres groupements formés à la
mise en place d'une unité de production qui sera sous la
responsabilité des cellules ASFODEVH locales. Cette unité
sera organisée de manière à permettre aux
groupements de constituer les stocks de sauce tomate qui
serviront aux familles et qui seront mis en vente sur le marché
local.
Pour pérenniser l'action, ASFODEVH entreprendra de mettre en
lien, quand cela n'est pas fait, les producteurs et les groupements,
sinon de consolider les liens qui existent déjà. Les
producteurs seront assurés d'écouler leur production et
les groupements d'avoir des produits à des
coûts raisonnables, sans intermédiaire. ASFODEVH
prospectera tous les lieux possibles qui permettront d'écouler
les stocks. Au bout des trois ans, les membres de groupements auront
été formés, une unité de production
fonctionnera dans chaque localité et les circuits de
distribution seront organisés.
Le projet vise à mettre en place, de manière solide, les
bases d'un travail en synergie de tous les acteurs qui interviennent et
peuvent intervenir dans la filière tomate. La réussite
dans ces localités sera un moteur pour d'autres régions
de ce pays et d'autres pays non concernés par ce projet, car la
gestion de cette production est récurrente pour les pays
d'Afrique sub-sahariens.
La prise en compte du Genre
Beaucoup de groupements concernés par le projet sont
féminins. Quand ils sont mixtes, il y a une prédominance
de femmes. Or, la politique d'ASFODEVH a toujours été de favoriser un travail fait par les hommes et les femmes, ensemble.
Ce projet doit permettre d'avoir une étude et une analyse
approfondies des éléments socio économiques et
culturels qui sont soit des forces dans ces groupes soit des faiblesses
et relever les éléments de résistance. Ce travail
se fera par l'observation, la collecte de données et leur
analyse.
Un intérêt particulier sera porté
- aux inégalités entre hommes et femmes
liées au contexte social ou traditionnel :
analphabétisme, accès à la terre, appropriation
des technologies, reconnaissance d’un rôle citoyen...
- aux dérives possibles d’une plus grande implication des
hommes dans cette activité : recomposition des relations de
domination et de contrôle, course à la
professionnalisation...
- à la place des femmes dans les groupements mixtes. Et dans les
groupements féminins, la manière dont elles s'organisent,
la répartition des tâches et le rôle de
chacune…
- au budget temps des femmes: la surcharge de travail des femmes qui,
outre leur implication dans les groupements, exercent diverses
activités et s'occupent de leur famille…
Les formations Genre seront l'occasion de sensibiliser à cette
problématique sur le terrain et d’intégrer une
démarche Genre à tous les niveaux.